Rémi Charmasson (guitare)
Alain Soler (guitare)
Lab. Durance / Absilone-Socadisc
Enregistré et mixé par Antony Soler à l’Atelier de Musiques Improvisées (04 CASA).
Guitaristes et jazzmen émérites, ancrés dans le Sud de la France, Rémi Charmasson et Alain Soler offrent avec « Mr. A.J. » un album à leur compagnon de route, le saxophoniste André Jaume ; le titre du CD faisant très certainement écho au fameux « Mr. P.C. » dédié par John Coltrane à Paul Chambers...
André Jaume avec lequel Charmasson et Soler ont cheminé pendant plus de trente ans, est un des précurseurs du Free Jazz en
Europe (avec Barre Philips, Gunter Schuller et tant encore...).
Toujours désireux de rencontrer l’autre pour nourrir son art musical, André Jaume a voyagé a travers le monde (Mexique, Chine, USA, Afrique, Indonésie...) accompagné des deux guitaristes, tantôt
ensemble et parfois alternativement.
Ainsi les deux "frères d’Art-mes" (c’est ainsi qu’ils sont présentés dans le communiqué de presse et cela leur va bien) rendent un hommage chaleureux, délicat et virtuose (dans le bon sens du terme car toujours très hautement musical) à leur ami qui célébrera son quatre-vingtième anniversaire en 2020.
Le répertoire choisi et proposé ici est une collection faite de quatre compositions significatives de Jaume (Beguin, Gin Fizz, Heavy’s, Marratxi) ; deux compositions originales des guitaristes (Is it a French Song ? pour Charmasson et Blues des Communards pour Soler) ; Smilede Chaplin (en deux tonalités ici, très certainement pour dynamiser de façon tonale le morceau) ; River Chant de Jimmy Giuffre (avec lequel, on s’en souviendra, Jaume collabora à plusieurs reprises) ; Girl des Beatles, The Coaster de G. Moncur III, deux morceaux qu’André Jaume affectionne particulièrement ainsi que trois compositions signées Django Reinhardt (Anouman déclinée en deux splendides et singulières ballades qui ouvrent et terminent l’opus, Nuages dont l’enjeu à été relevé et sublimé ici et enfin Blues for Ike dont la version "fun", presque en "flat picking" dans l’accompagnement, en séduira sans aucun doute plus d’un).
Les expressions - bien distinctes - des deux protagonistes servent idéalement les prétextes choisis, tant dans l’interplay que
dans la conduite de l’énergie à la fois "douce" mais efficiente dans sa charge émotionnelle et très musicale dans son développement.
L’assise du tempo, tandis que les pièces s’enchaînent, est également remarquable tout autant que la précision des inflexions rythmiques et des débits de notes parfois endiablées !
Un hommage qui fait du bien dans le panel assez monochrome ou/et "tendance" du jazz hexagonal et qui renoue également avec la tradition des grands duos de guitare (Jim Hall et Pat Metheny ; Barney Kessel et Herb Hellis...).
Voici donc un superbe album de jazz guitaristique, réjouissant à bien des égards, accessible pour le grand public et pourtant sans
concession (c’est là la marque d’une vraie réussite).
Soulignons aussi le travail de l’ingénieur du son Antony Soler, qui réussit, aussi bien dans la prise de son que dans le mixage proposé, à traduire toutes les composantes à la fois électriques
et acoustiques de la session.
« Mr. A.J. » ; un opus à faire tourner sans modération pour réchauffer en douceur l’hiver qui arrive !
Pierre-Jean Ulpat
MusikImpro.fr (Novembre 2019)
JAUME – SOLER – IMBERT
HARMONIUM TRIO
« Reed Organ & Reeds »
Label Durance JS1052014 / Orkhêstra
André Jaume (as ; ts & bcl)
Raphaël Imbert (ss, as & ts)
Alain Soler (harmonium)
Voici que le guitariste Alain Soler est devenu harmoniumiste, c’est à dire qu’il joue d’un harmonium, instrument à la fois à vent à clavier à anches libres, à registres et à jeux comme un orgue, doté en plus d’un mécanisme à pieds qui permet d’activer tout ça.
La difficulté de l’instrument vient de son manque de dynamique rythmique, d’un trop plein de latence qui oblige le musicien à jouer des lignes mélodiques simples ou
en block chords.
Cette contrainte s’avère ici un atout expressif, art du naïf et sensible aux blues. Ce d’autant plus que nous avons en André
Jaume et Raphael Imbert deux joyeux drilles ailés et zélés qui s’amusent foutrement bien autour de mélodies issues de compositions personnelles, du jazz le
plus moderne, de standards archi-rejoués, de pop et de folk.
Art du vibratoire, ce disque est une histoire d’anches qui se mêlent au gré des improvisations, un état d’esprit tout à la fois sérieux, jovial et
ultra-généreux.
Façon idéale de débuter l’année, je ne peux m’empêcher de commencer ici, à en faire le buz(z).
Pierre Gros
CultureJazz (décembre 2014)
01. Stella Hymnis (Imbert) / 02. Crystal Silence (Corea) / 03. First Song (Haden) / 04. Angel Eyes (Brent – Dennis) / 05. Art Mots Nient Homme (Jaume) / 06. Infant Eyes (Shorter) / 07. In Germany Before The War (Newman) / 08. Aura Lee ( Love me Tender) (Poulton – Fosdick) / 09. Blame It On My Youth (Levant – Heyman) / 10. Lilou (Soler) / 11. The Fool On The Hill (Lennon – McCartney)
Enregistré à Château-Arnoux (04) le 12 janvier 2012 par Antony Soler/
Le texte de pochette est de Jean Buzelin, alias Buz. Un plume bien connue de nos lecteurs ! ndlr.
Alain Soler
A Beautiful Love Is All You Need
Celp 49-50 (Harmonia Mundi)
Alain Soler (g)
Larry Schneider (ts)
André Jaume (bcl)
Lionel d'Hauenens (elb)
Que ce soit à la batterie et aux percussions ou à la guitare, Alain
Soler mène toujours cette quête musicale qui le fait, à chaque nouvelle étape, ouvrir des portes nouvelles.
Pour cela, il s'entoure d'amis qui l'aident à affirmer son identité. Le saxophoniste Larry Schneider est un partenaire de jeu depuis plus de dix ans maintenant. Avec André Jaume, qui l'accompagne sur
la première partie, les liens sont très forts depuis un certain temps déjà.
Ces musiciens partagent un goût commun pour l'improvisation qu'ils déclinent et explorent avec une envie de faire vivre la matière, de l'amener le plus loin possible sans jamais avoir peur de se
perdre. En ce sens, Alain Soler maîtrise parfaitement son sujet.
Ce double album confirme tous les talents d'un musicien qui prend le temps de la recherche et de l'innovation, qui se construit avec cette idée que la musique est un lieu d'échange et de
convivialité. Une leçon de simplicité à méditer.
(O.R.- Jazzosphère Juin 2003)